Entre la neige et la foret [privé Mélopé]

" Non. "
Ce mot coupa les espoirs de Mélopé. Elle en fut un instant désespérée, mais garda un masque impénétrable sur son visage. Elle faisait son possible pour se montrer (assez) gentille. C'était dèjà compliqué, mais que Lotis ne fasse pas d'efforts la blessaient.
Tant pis rajouta-t-elle, c'était pour toi.
Puis, lui tournant le dos, elle entreprit de chercher une petite mare d'eau à peu près claire. Quand se fut fait, elle trouva un petit tapis d'ombre. Il était beaucoup moins moelleux que ceux de son cher territoire, mais bon... C'était mieux que rien... Elle s'allongea, baignée dans la fraicheur humide de l'ombre...

Le jeune étalon ne lui pretta pas attention. Qu' elle soit heureuse ou pas, il s' en moquait. Il était cruel et prenait rarement pitié des autres. Leur sort ne l' interressait pas. Il ré-ouvrit tout de meme les yeux et vit Mélopé au loin vers une petite mare. Elle était aux petits soins quand elle le pouvait. " Mais qu' est ce qu' elle fiche dans le rang de guerrière? " pensa Lotis.
Il pensa qu' il serait mieux pour elle de s' éloigné un maximum des combats. Meme si il l' entrainait, se ne serait certainement pas bien efficace.
" La pauvre tout de meme... " murmura-il.
Il se surpris lui meme! " Mais qu'est ce qui me prend de m' en faire pour elle!?? ... Je me dégoute... "

En buvant, Mélopé entendit Lotis murmurer :
" La pauvre tout de meme... "
C'est une fois allongée qu'elle mesura ce qu'il venait de dire. Lotis la prenait en pitié ! Non, il ne fallait pas qu'il regrette de l'avoir pris sous son tutoriat ! Elle serra les dents.
Je sais, je ne devrait pas être une guerrière, il ne devrait pas s'interesser à moi... murmura-t-elle, dans un soupir.
Puis, refermant les yeux, ellle s'imagina, galopant avec ses parents. Et derrière suivait Lotis, tourmenté par les âmes détruites de ses élèves...
Haletante, elle se réveilla, en sueur. Décidant que la pause était terminée, du moins pour elle, elle se mit à marcher, tourner, jusqu'a ce qu'elle s'allonge, en attendant Lotis...

Le chef guerrier se releva, ses pensés le dégoutait. Il lança un regard noir à Mélopé et lacha:
" On reprend! "
Il se sentait différent avec Mélopé, il ne savait pas pourquoi, et sa l' agaçait. Il ne devait absolument pas la traiter différement! Il jetta un rapide coup d' oeil sur le coté, et fixa la jument.
" Refais ce que je t' ai appris! "
Se montrer désagréable avec était le seul moyen de rester lui meme. Il se demandait pourquoi il prenait pitié d' elle, et pourquoi il restait si calme. Il commença à s' énervé. Les questions sans réponses et lui, sa ne le faisait pas vraiment...

" On reprend! "
Ces mots étaient lachés avec tant de hargne et de haine que Mélopé frissonna. Mais que faire ?
" Refais ce que je t' ai appris! "
Il avait décidé d'être grognon, tant pis pour lui ! Mélopé n'avait plus envie de faire son possible.
Elle tourna autour de lui, lentement. Soudain, ce qui était un danse gracieuse se transforma en attaque sauvage. Elle lançait sabots, dents là où elle le voulait, comme elle le voulait. Elle virevoltait, esquivant Lotis à tous ses mouvements. Puis, elle lança une violente ruade dans le flanc de Lotis. Le même craquement sinistre que à l'une des précédentes attaques retenti. Elle se retourna, craignant lui avoir fait mal...

Lotis sentit une autre cote craquer. Sauf que cette fois, elle s' était brisée. L' étalon cracha une remonter de sang. Il devait faire une très légère hémoragie. Il toussa un petit coup.
" Mais t' en as pas marre de me brisé les cotes, oui?! "
Il parlait sèchement mais avec une TRES LEGERE pointe d' humour. Il se remit à tousser. Il aurait eut envie de lui dire " Tu vois quand tu veux ", mais il décida qu' il ne le ferait pas. Il avait déjà été trop "gentil"... Il se redressa, avec un peu de difficulté. Cette fois, il avait mal... Elle n' avait pas hésiter, il considérait sa comme un progrès. Elle avait été efficace et rapide, comme il l' avait demandé. Il pensa à lui dire " Je suis fier de toi. "
" Je ... "
Il stoppa nette sa phrase et se répéta " Ne pas complimenter, ne pas complimenter... "

Mélopé eut la confirmation de ses craintes quand Lotis lui cria :
" Mais t' en as pas marre de me brisé les cotes, oui?! "
Puis, il se mit à tousser. Le sang qui coulait de sa bouche fit venir encore plus de craintes à Mélopé. Elle chercha des plantes de vue.
Tiens, lui dit-elle sèchement, mange-en. Cela va arrêter l'hémoragie.
" Je ... "
Son expression sema le doute dans Mélopé. Que voulait-il lui dire ?
Son expression changea, et il redevint le Lotis qu'elle n'aimait pas plus que ça. Son visage avait reprit des expressions impassibles.

Lotis regarda du coin de l' oeil les plantes que lui tendait Mélopé. Il les prit sans un mot. Il les macha longuement et les avala avec un peu de difficulté, le gout du sang se melait à elles. Il re-toussa un coup. Les plantes allaient stopper l' émoragie d' après Mélopé. Mais la méfiance naturelle de Lotis le fit douter. Il ne connaissait aucun remède hors mit la mort. C' était peu etre bien du poison autant qu' un remède. Il ne s' était pas posé la question. Il jetta un bref coup d' oeil à Mélopé, et lacha:
" Merci... "
Il parlait très doucement, honteux. Il sentait une petite boule dans sa gorge depuis qu' elle était arrivé, il ne savait pas ce que c'était. " Mais qu' est ce qui m' arrive? "

" Merci... "
Ce mot fit exploser le coeur de Mélopé. Elle lui répondit :
Tu peux y aller, c'est innofensif. Maïka m'a filé quelques tuyaus.
Elle faiilit parler plus, se ravisa. Elle n'allait pas le faire se renfermer dans sa coquille glacée !
Elle resentit un élan la pousser vers lui, mais résista. *Que m'arrive-t-il ? C'est Lotis, du clan de la neige. Il a pitié de moi. Rien de plus.*
La vérité de ces paroles lui arrachèrent de nouveaux frissons... Elle ne suporterais pas...
*A quoi je pense ?*

L' étalon la regarda, l' air sombre, mais sans la moindre haine (pour une fois XD). Ses paroles semblaient lui avoir fait plaisir. Il baissa la tete. Il la releva aussitot! Pourquoi il réagissait comme sa? Il ne comprenait plus rien. Il agissait bizzarement. Il était perdu, c' était la première fois qu' il ressentait sa! Il regardait partout, sans rien comprendre. Soudain, sa cote craqua dans un bruit sourd! Il laissa échapper un gémissement à peine audible. Se n' était pourtant pas la première fois qu' il avait ce genre de blessure... C' était surement à cause de cette boule dans la gorge dont il ignorait la cause de sa présence. Il ne devait pas ce laisser abattre, il ne le fallait pas!

Le gémissement de Lotis tira Mélopé de sa transe.
Il avait beaucoup bougé, ces dernières minutes. Il était bruyant. Elle l'avait ignoré. Mais la, son petit bruit l'avait alerté. Que pouvait-elle faire ?
Veux-tu de la boue fraiche sur ta côte ? ,demanda-t-elle, normalement, il faut de l'argile mais bon, ça devrait aller quand même.
Elle se détourna sans même attendre sa réponse. Du bout du sabot, elle fit un petit tas de terre bien humide, à lui appliquer s'il était d'accord...
Si il était d'accord.

Lotis n' eut pas le temps de réagir que Mélopé était déjà partit cherché sa gadoue. Elle revint avec son tas de terre et attendis. Surement une réponse de sa part. L' étalon souffla.
" Vas-y... "
Se faire soigné ainsi lui faisait bizzard... Jamais il n' avait vu sa de sa vie. Mélopé était au petit soins avec lui, il se demandait pourquoi. Lui, qui était odieux avec elle, et elle qui était adorable avec lui... Il ne savait pas pourquoi elle était comme sa avec lui. Elle l' était tout simplement. Elle pourrait lui faire bien du mal dans son état, meme si il se serait défendut. Mais elle en avait décidé autrement...

" Vas-y... "
Alors, Mélopé appliqua la boue froide par petites touches, sans appuyer.
Quand elle se releva, elle était exténuée. Pourquoi elle le faisait ? Aucune idée. Surtout que Lotis était vraiment odieux. Mais bon...
Elle secoua la tête, se battant avec ses émotions. Elle était prise en pitié, soit. Elle savait soigner un peu, bien. Mais pourquoi Lotis lui faisait-il si confiance ? Elle regrettait presque l'ancien Lotis, celui que lançait des regards dédaigneux à tous. Avec ce Lotis là, Mélopé savait comment se comporter. Avec le "nouveau" Lotis, par contre, elle ne le savait pas...encore.

Mélopé commença à appliquer la boue. Elle fit frémir l' étalon. Fraiche et humide, comme la neige. Mais la neige, n' avait pas le meme effet sur Lotis. Son coeur était fait de pierre et de glace. Un glacier éternel. Pourtant, Mélopé semblait avoir trouver une fente où s' accroché. Mais, elle n' arriverait sans doute jamais à le faire fondre. Il y aura toujours de la haine et de la colère en Lotis. Personne n' y pouvait rien. C' était comme sa. Lotis était ainsi, sans pitié ni sentiment. Alors pourquoi Mélopé le perturbait à se point? Elle était faible et inscouciente, comparer à lui, sadique et meurtrier! Il ne savait pas pourquoi sa se passait comme sa, ni comment c' était arrivé... Sa l' agaçait, encore des questions sans aucune réponse... C' était la présence de Mélopé qui le rendait comme sa? C'est vrai, depuis qu' elle était là, il se sentait différent... Mais alors , sa voudrait dire que...

Mélopé se souvenait des frémissements de Lotis. Lui avait-elle fait mal ? Sans le vouloir, elle avait peu-être fait empirer les choses !
Oh non ! Pourvu que ses côtes se resoudent ! Je ne supporterai pas ses blessures sur ma consience...
Elle s'approcha de lui, éprouvant un certain réconfort à se présence.
Non, je ne dois pas tomber amoureuse ! Pas de lui ! C'est interdit !
Ça va un peu mieux, quand même ? demanda-t-elle.
Elle attendit la réponse, espérant pour qu'elle soit favorable.
Je ne veux pas de lui sur ma consience.... se répèta-t-elle.

Le chef guerrier ne répondit pas. Les yeux plissés, le regard sombre, il releva la tete d' un coup. Sa cote lui faisait toujours horriblement mal... Mélopé continuait à en prendre soins, et les pensés de l' étalon ne cessaient de le tourmenter. C' était la première fois qu' il lui arrivait une tel chose, il ne savait pas comment réagir. Il avança de quelques pas.
" Je crois qu' on va arreter là pour l' instant... "
De toute manière, un apprentissage ne se faisait pas en une demi-journée. Il fallait bien plus de temps. Peu etre un peu plus que d' habitude...

" Je crois qu' on va arreter là pour l' instant... "
Elle recula vivement, se rendant compte qu'elle s'était un peu trop approchée de lui.
Oui, si tu veux. Tu peux rentrer chez toi dans ton état ?
Elle trouvait qu'elle s'inquiétait beaucoup trop pour lui. D'accord, il avait son âge, mais vraiment plus d'expérience ! Il était capable de se prendre en charge !
Pour réfléchir plus confortablement, Mélopé partit à quelques pas de là pour s'allonger au frais. A sa place, elle avait un belle vue sur la plaine...et sur Lotis. Ce qui ne l'aida pas à réfléchir, bien au contraire ! Son esprit allait toujours vers lui. Lui...
Mais pourquoi tu es tombée amoureuse aussi, pauvre imbécile !

Lotis se figea quelques instants. Chez lui... Son territoire, celui du clan de la neige. Mais avait-il réèlement un endroit à lui seul? Il tourna discrètement la tete vers Mélopé, elle s' était retirée un peu plus loin. Elle semblait perturbée. L' étalon aurait bien aimer savoir ce qui la tracassait. Il tourna vivement la tete et la secoua. Mais qu' est ce qu' il lui arrive??? Sa tete se mit à tourné, il se sentait mal... Il ferma les yeux quelques instants. L' image de Mélopé lui apparut. QUOI??? Pourquoi elle ? Les jambe de l' étalon ne le soutenait plus, sa cote lui faisait horriblement mal! Il s' écroula sur le sol, en sueur. Les yeux clots, il n' entendait plus. C' était le vide autour de lui.

Mélopé se rendit compte que Lotis la regardait quand il bougea brusquement. Il s'était mis à secouer la tête. Puis, il s'effondra.
D'un bond, Mélopé fut à ses côtés.
Lotis, ça va ? s'inquiéta-t-elle. Tu m'entends ?
Elle s'inquétait. Inutilement. Mais quand même. Si il restait bléssé à vie ? Ouille, elle ne se le permettrait pas.
Lotis ! Réponds-moi !
Bon, réfléchi un peu, bécasse ! C'est ta faute ! Si tu ne lui avait pas cassé des côtes...

Lotis se réveilla en sursaut. Il était sur le sol, Mélopé à ses cotés. Il se releva d' un bont, sa cote craqueta légèrement. La respiration saccadée, il regardait partout avec ses yeux apeurés. Mais il se ressaisit rapidement. Il respira, et essaya de se calmer. Il était sur la plaine des morts, avec une jument. Une fois calmé, il resta silencieux, fixant Mélopé d' un regard assez doux. Son air sombre ne revenait pas. Meme si il se forcait à redevenir mençant, ce regard plein de douceur ne le quittait pas! Rien à faire! Ses yeux plongés dans ceux de Mélopé. Comme si il ne pouvait plus s' en détacher. Il tremblota sans raison. Décidément... Ce n' était pas son jour de folie. De folie... Mais alors, c' était son jour de quoi?

Quand Lotis revint à lui, il bondit, se redressa. Sa côte recraqua.
Mais calmes-toi, s'il te plait ! lui dit Mélopé, calmement. Tu es avec moi, Mélopé, dans la plaine des morts. Tu te souviens ?
A la fin de sa tirade, elle s'interrompis, gennée. Lotis la dévisageait, une fois de plus. Mais avec un de ces regards... Tendre...
Mélopé se reprit. Qu'était-elle en train de s'imaginer ? Lotis ne la regardait comme ça que à cause de ses soins. C'était normal, après tout ! Elle avait si peu fait, pourtant ! Et lui, il lui donnait un des plus beaux regards du monde, après ceux de ses parents, bien sur. Son père, Lotis, ils se ressemblaient beaucoup. Plus qu'elle ne voulait se l'avouer ! Mais elle les aimait quand...
Quoi ? Elle déraillait ! Lotis l'aimer ? Elle était vraiment fatiguée. N'importe quoi !

L' étalon acquiessa. Il se rapellait de tout. Il avait fait un petit malaise... Maintenant il se sentait mieux, mais la cote était toujours dans le meme état... Calme et détendut, il respirait régulièrement, à une vitesse lente. Il sourit tendrement à Mélopé. MAIS POURQUOI Fatiguer, il était fatiguer! Sa ne pouvait etre que sa. Où étaient passés son sadisme, sa méchanceté? Ses états d' ames était troublés en présence de la pur sang. Ses viletés étaient réduites à néant! Il n' avait jamais, JAMAIS, vécu une chose pareille! " Pourquoi est-ce que tout sa, arrive à moi... " Il se reprit, s' apitoyer sur son sort ne fairait qu' agravé les choses... Il devait resté soudé.

En regardant Lotis, Mélopé vit dans ses yeux d'horribles choses. Il sembait se morfondre. Elle avait fait quelque chose de mal ?
Euh, Lotis ? risqua-t-elle Si l'entrainement est fini, tu ne pense pas qu'il faudrait que tu rentre chez toi, dans ton territoire ? Cela doit faire plusieurs jours que nous sommes là. Ils doivent s'inquiéter.
*Et si il partait, je pourrais réfléchir tranquillement*, ajouta-t-elle mentalement.
Lotis la perturbait. C'est ça, la perturbait. Elle n'était pas tranquille en sa présence.

Lotis la regarda et dit:
" Oui, tu as sans doute raison... "
Il lui tourna le dos et se mit à avancer en dirction de ses terres. On v oyait d' ici la montagne enneigée. Ces immenses rochers recouverts de poudreuse blanche, étaient magnifique. Il se dit qu' il avait de la chance de faire partit du clan de la neige. Il s' arreta et lança sans se retourné:
" Le prochain entrainement à l' ilot perdu. "
Il parlait d' entrainement, mais au fond de sa pensé, il avait une toute autre idée...
Il quitta la plaine, le pas lent et assuré, le regard redevenu glacial.

Je te rejoins
Mélopé était très contente qu'il la laisse enfin libre. Un instant de liberté ! Sans grimaces. Elle pourrais révasser en chemin... Oui, vivement qu'il soit loin. Mais en même temps, elle avait envie d'être à côté de lui.
N'importe quoi, tu es folle ! Tu n'as pas à l'aimer, c'est clair dans ta tête ?
Puis, oubliant Lotis qui avait disparu, elle prit le galop et fila vers son territoire. La forêt lui manquait. Elle fut soulagée de galoper bientôt parmis des rideaux de verdure...